RAGHUNATH MANET

LIVRES

Originaire de Pondichéry (Inde), Raghunath Manet est un artiste aux multiples talents : danseur-chorégraphe, musicien-compositeur, chanteur, acteur, réalisateur et également écrivain.
Il a écrit plus de six ouvrages.

Antonio Cruz

Shiva et ses 7 danses de Raghunath Manet

Préface de Jean-Claude Carrière

En Inde, si nous en croyons les récits anciens, tout naquit de la musique. Plus exactement : d’une longue série de vibrations musicales qui traversèrent les espaces vides pendant des millions d’années, puis qui devinrent des sons, des mots, et enfin les Vedas. C’est pourquoi il est dit que les Vedas ne sauraient mentir, puisqu’ils n’ont pas d’auteur. Ils ont été donnés par l’univers à peine naissant. Aucune erreur, ni aucun mensonge, n’y est concevable. En conséquence, la musique, qui fut première, ne peut pas mentir. À cela s’ajoute évidemment la danse, puisque le monde que nous connaissons, où nous vivons, a été créé au rythme de Shiva Nataraja, du dieu dansant, qui tient dans sa main droite un tambour. La danse est inséparable de la musique et elles disent toujours, toutes les deux, la vérité, à condition qu’elles soient traitées comme elles méritent de l’être. En Inde comme ailleurs, les formes, même chorégraphiques et musicales, peuvent devenir bâtardes et vulgaires. Nous portons cette tentation en nous. C’est pourquoi la tâche du musicien et du danseur, ou de la danseuse, est difficile, car il doit en même temps respecter le plus étroitement possible la tradition, qui est complexe, et laisser sa personnalité s’épanouir, c’est-à-dire improviser. Il lui est impossible de tricher, ou de se contenter d’un à-peu-près. De là un certain nombre de règles, que l’interprète doit impérativement connaître, s’il veut faire de chacune de ses performances une représentation unique, inoubliable. Et Raghunath Manet, instrumentiste et danseur, chorégraphe, chef d’école, voyageur infatigable, est sans doute le guide idéal pour nous emmener dans les subtilités de ce voyage initiatique. Faisons-lui confiance, même s’il s’agit de nos premiers pas. Il est impossible de connaître l’Inde, et de l’aimer, sans ce retour à l’origine, qu’il nous offre ici, et dont le secret, à chaque instant, est menacé d’être perdu.

Traduction du "Gita Govinda" de Jayadeva

Préface de Aldo Brizzi

L’Ode au Dieu Bleu est une nécessaire traduction en français de la Gita Govinda par Raghunath Manet. C’est la première fois que la traduction de ce livre admirable n’est pas signé par un intellectuel qui a passé sa vie dans des bibliothèques mais par un artiste qui a dansé ce poème. Et à l’origine, la Gita Govinda fut prévue par son auteur Jayadeva pour être représentée en musique et en danse. C’est donc la première fois qu’en Occident, on peut lire une version de ce poème, touché par l’esprit d’un artiste qui a vécu sur scène, dans de nombreux spectacles, les amours du Dieu Bleu! Cet aspect nous donne une dynamique différente, sans perdre jamais les racines qui nous amènent dans la profondeur des métaphores et des symboles que la Gita Govinda représente. Ce poème m’a accompagné dans ma vie quotidienne pendant plus de dix ans, car j’ai écrit un opéra avec Gilberto Gil, Amor Azul ou Les amours bleus (traduction de Gita Govinda en portugais), dans lequel Raghunath Manet participe pour la partie de la danse et de la musique. Et pendant les temps de ma composition, je cherchais des relations entre la Gita Govinda et la culture occidentale. Déjà Octavio Paz avait souligné la relation entre les mystiques espagnoles et le thème du poème de Jayadeva : par exemple Sainte Thérèse, au sommet de ses extases mystiques, arrivait à sentir un rapport physique avec Dieu. Et la période baroque, de l’Italie (Maria Maddalena de Pazzi) au Mexique (la China Poblana), est pleine de figures qui arrivent aux mêmes visions d’amour indissolublement spirituelles et charnelles avec leur Dieu. Et encore plus lointain de nous, dans la Bible, il y a le Cantique des cantiques. Ces deux textes, Gita Govinda et le Cantique des cantiques appartiennent à la sphère du sacré, mais sont également des chefs-d’œuvre de la littérature universelle dans lesquels l’érotisme se transmue en poésie, par le jeu de « la fureur d’aimer, de la passion opposée à la raison, de la force aveugle du désir, insatiable comme la mort ». Et si on veut chercher encore plus en profondeur que dans la sphère de la psychologie et des sentiments et arriver à une lecture et surtout une prise de conscience de l’impersonnel, dans ces deux textes, on peut alors se plonger dans nos profondeurs.

Les bayadères, danseuses sacrées du temple de Villenour

Préface du Prof. Alain Daniélou

On a beaucoup parlé des Devadasi, les danseuses consacrées aux temples a partir de l’époque médiévale mais nous manquons de précisions sur leurs modes de vie. Ni Ie Kâma Sûtra, ni Ie Mani­mékhalai” ne parlent des rapports des danseuses-courtisanes avec les sanctuaires. L’enquête faite par Raghunath Manet auprès des dernières danseuses consacrées apporte des éléments du plus haut intérêt pour cette facette de la civilisation indienne et le rôle de la danse comme moyen d’enseignement en familiarisant Ie peuple avec les mythes et les légendes des dieux et des héros. Raghunath Manet évoque aussi la stupide ignorance et l’hostilité des Européens envers un art sacré et l’organisation sociale qui considéraient les courtisanes comme les ornements de la cité et comme la communauté qui avait la responsabilité de maintenir et de transmettre au plus haut niveau, les traditions du théâtre, de la musique et de la danse, rôle que les “bayadères” ont su préserver, malgré les persécutions, jusqu’a nos jours. C’est de cette corporation des courtisanes que provenaient les plus célèbres danseuses et musiciennes du XXe siècle. L’enquête de Raghunath Manet auprès de leurs humbles soeurs des temples du sud de l’Inde est un document d’une rare importance.

La Musique Carnatique

Préface de Didier Lockwood

Ma rencontre avec Raghunath Manet, est un des points forts de ma vie musicale, artistique et humaine. Danseur et musicien indien de tout premier plan, Raghunath Manet, avec beaucoup de talent et d’intelligence permet à son art ancestral d’évoluer et de se fondre dans la culture occidentale sans pour autant perdre son identité. 

Extrêmement érudit, ce magnifique artiste est aussi un historien, et un musicologue incontournable qui, avec passion et pédagogie, nous livre les secrets merveilleux de sa culture. Cet ouvrage est véritablement la référence indispensable pour tous ceux qui désirent s’imprégner des racines historiques et techniques de cet art si exigeant. 

On pourra ressentir aussi à travers cette lecture toute l’humanité, la générosité, l’humilité et la très grande sagesse de son auteur. En effet, ce n’est pas seulement un livre d’histoire ou un manuel théorique, mais aussi et surtout une belle leçon de philosophie.

Mon amour pour l’Inde est né lors de mes premières tournées dans ce pays, il y a plus de vingt ans. En lisant cet ouvrage, j’ai retrouvé avec beaucoup d’émotion les sensations si particulières et fortes que nous procure la richesse de la culture indienne. Grâce à Raghunath Manet, j’ai aujourd’hui les clefs nécessaires pour en saisir toute la subtilité, qu’il en soit remercié du fond du cœur.

Bharata-Nātyam...du temple à la scène...

Préface de Carolyn Carlson

L’intelligence du cœur, du danseur à créer un temps sacré et un espace où il peut intégrer son mouvement propre en le tissant aux rouages de l’univers, de rendre l’énergie cosmique visible à l’intérieur de sa propre histoire. C’est tout cela Raghunath Manet

D’arracher quelques moments de beauté des pages de l’histoire de l’Inde ; de danser une danse, d’écrire un poème, de jouer une chanson, de partager l’amour. D’éclairer le chercheur. C’est tout cela Raghunath Manet D’être ému. Merci Raghunath. Carolyn CARLSON

the intelligence of the heart, of the dancer to create a sacred time and space, to join his own motion with the web of the universe, to make visible the cosmic energy within his own story.

This is Raghunath Manet. To tear out a few moments of beauty from the pages of India; to dance a dance, to write a poem, to play a song, to share love. 

To enlighten the seeker. This is Raghunath Manet.
To be moved. Thank you Raghunath. Carolyn CARLSON

L'Inde en Guadeloupe...une culture à dévoiler...

Préface de Jean Boniface Hira

En ces temps d’instabilité du 19ième siècle, où la misère présente partout sur la terre,et préoccupante outre mesure dans les pays sous-développés, vivre était un combat permanent, une gageure. En cette année 1854, faste pour les uns, néfaste pour d’autres (en cette période trouble du Kali-Yuga, l’ère de tous les malheurs, où les fils se révolteront contre leur père et dont la fin ne sera entamée que vers 2080). C’est aussi une année charnière de l’Inde occupée, engoncée dans ses multiples contradictions, sa misère endémique et son anarchie notoire. Vous êtes partis, avec des promesses alléchantes certes, vers d’autres cieux plus cléments ; portant en vous toute la détresse de l’Inde du sud, mais aussi tout l’espoir d’un lendemain meilleur pour vos enfants. Vous les apatrides, les sans papiers avec seulement un numéro sur un contrat de travail de cinq ans. Vous avez affronté les ‘’sept océans’’, lieux de tous les malheurs, dominés par le KALAPANI la malédiction des eaux troubles et noires. Vous avez bravé les flots des 50ième rugissants des mers australes, en contournant le cap de Bonne Espérance. Vous êtes là, vous les rescapés des 344 survivants. Là, sur la rade de Pointe-à-Pitre, harassés, épuisés après un si long périple (3 mois), portant en vous tous les malheurs des Indes, mais le cœur rempli d’espoir pour une renaissance sur une nouvelle terre. Vous n’êtes pas les bienvenus vous les affamés ; pionniers d’un temps nouveau. Cependant, à travers la colonie sucrière, c’est toute la Guadeloupe travailleuse qui vous honore sur cette belle terre où fleurit à volonté en ce mois de décembre le roseau de “miel” arrivé bien avant vous venant d’un pays voisin du vôtre. Nous avons besoin de vous, de vos bras experts. Bienvenue dans la plantation, répondent en échos les colons, ces ‘’békés’’ tant décriés, pourtant si nécessaires à la production du sucre, et à l’équilibre économique de l’île…

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